Les romains, tous comme les grecs vénéraient les forces de la nature, et bien particulièrement les fleuves et les eaux en général qui étaient considérés comme des attributs divins. Pour leur rendre hommage et demander leurs bonnes grâces ainsi que leur bonne propagation, on pratiquait des offrandes sous forme de sacrifices humains, par des rituels de noyades, en sacrifice au dieu Saturne. 

Le 15 mai se déroulait à Rome le rite des Argées, celui ci reproduisait les rituels de noyades sous une forme symbolique toujours dans le but de protéger la ville des colères des dieux et des risques de crues du Tibre, pour également préparer et purifier les rituels de cérémonies agricoles. Le rite des Argées consistait à réunir 24 mannequins en pailles dans chacun des 24 sanctuaires qui protégeaient Rome. Ils étaient ensuite confiés aux vestales, ces jeunes vierges destinées au culte de Vesta, qui avaient un rôle déterminant dans tous les rituels romains. Les vestales se chargeaient de jeter les effigies de pailles dans l'eau du Tibre, du haut du plus ancien pont de Rome: le pont de bois Sublicius. Le pont est toujours visible aujourd'hui à Rome, à côté de l'île Tibérine, sur laquelle étaient isolés les lépreux. 

C’était du haut de ce pont que l'on jetait également les personnes atteintes de la peste, on peut considérer que le rite des Argées était également une forme de purification des eaux souillées par ces fléaux.